Une rencontre au sommet sur l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon

Lors de son entrée en poste, en décembre 2017, à titre d’adjointe exécutive au Centre d’expertise en gestion des risques d’incidents maritimes (CEGRIM), Madeleine Nadeau avait identifié le développement de relations internationales comme l’une de ses priorités.

L’organisation pour laquelle elle travaille avait vu le jour quelques mois avant à peine et la possibilité de pouvoir s’inspirer et apprendre de son cousin français, le Cedre, était excitante.

« Dès les débuts on voulait travailler avec la France, donc avec le Cedre. C’est une grosse pointure dans le domaine de la préparation et de l’intervention dans le cas de déversements. » souligne-t-elle.

Le Conseil et expertise en pollutions accidentelles des eaux (Cedre) peut compter sur plusieurs décennies d’expérience et une réputation de calibre internationale. Des atouts que ne possède pas pour l’instant le CEGRIM.

« On peut faire des exercices de table ou théoriques, mais la vraie vie et la théorie ce n’est pas la même chose. Eux, ils participent à de vrais déversements partout sur la planète. Ils ont de l’expérience pratique et l’expertise qui l’accompagne. Les gens de transport Canada vont se faire former là-bas. » ajoute Mme Nadeau.

Malgré l’intérêt réciproque entre les deux organisations, les courriels et la rencontre de fortune réalisée lors d’un événement international, la relation tardait à prendre forme. La distance avait raison de la relation.

« Chacun était pris dans ses autres activités. On était plein de bonnes intentions, mais rien n’avançait. » précise la coordonnatrice intervention du Cedre, Anne Leroux.

Il faudra attendre près deux ans pour que la situation change. Invitées à participer à l’Université d’été organisée par l’IFQM, les deux femmes pourront finalement faire passer leur coopération à un autre niveau. Pendant près d’une semaine du mois d’août 2019, elles partageront leurs quotidiens sur l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon. Elles se sont réunies afin de préparer une conférence commune sur le système de sécurité civile dans le cadre d’un déversement, mais leurs échanges ne s’arrêteront pas là.

« On a eu l’occasion de passer du temps ensemble et de creuser notre relation. C’étaient des conversations beaucoup plus informelles. Tu vas bien plus loin dans ce que tu dis, les conversations téléphoniques sont limitées dans le temps. Le fait de se détendre ensemble, même en parlant d’autre chose, on revient toujours aux sujets qui nous concernent. » précise Mme Leroux.

Entre les moments de travail et les repas partagés à la bonne franquette, les principales intéressées ont appris à mieux connaître leurs différentes réalités.

« Je comprenais avant, mais je ne comprenais pas aussi bien. On a mieux compris où ils étaient dans leur démarches, les contraintes administratives et les modes de fonctionnement. D’échanger avec les gens, ça change tout. » souligne la représentante du Cedre.

En quelques jours, grâce aux rencontres, mesdames Nadeau et Leroux ont réussi à découvrir les individus qui se cachent derrière leurs organisations respectives. La relation, auparavant seulement professionnelle, était maintenant devenue tout aussi personnelle.

« Cela a été le début d’une amitié entre les deux organisations et d’une meilleure coopération. On a établi une relation de confiance. On a une compréhension réciproque. » confirme la représentante du CEGRIM.

Madeleine Nadeau ne s’en cache pas, ce lien de confiance tissé lors de l’Université d’été de l’IFQM a augmenté la qualité et la vitesse des communications entre les équipes du CEGRIM et du Cedre. Elle peut aujourd’hui compter sur les conseils d’une organisation qui a déjà parcouru une partie du chemin qui l’attend.

« Ils ont commencé comme nous. Peut-être qu’on va vivre des choses qu’ils ont déjà vécu. Comme avec un grand frère, je vois une forme de validation de nos plans, de nos outils et de notre direction. Ça nous rend juste meilleurs de pouvoir échanger avec eux. C’est clair que quand j’envoie un courriel au Cedre, on a une réponse rapide. » confirme Mme Nadeau.

En plus de pouvoir échanger sur le passé, les deux organisations n’hésitent pas à préparer le futur. Lors du mois d’octobre dernier, elles ont collaboré afin de déposer trois projets conjoints dans le cadre du Océan Hackathon. Elles sont aussi en pourparlers afin de développer une convention de coopération qui viendra officialiser la nature et la solidité de leur partenariat. Quels que soient les autres projets qui verront le jour grâce à leur nouvelle relation, Anne Leroux et Madeleine Nadeau s’entendent toutes deux pour dire que la rencontre face à face, sur l’archipel Saint-Pierre et Miquelon, aura changé la donne.

« On a commencé à parler sérieusement de pistes de coopération. C’était un peu vague avant. » précise Mme Leroux.

« L’Université d’été a vraiment été un point tournant d’une relation que l’on croyait intéressante de part et d’autre. » affirme Mme Nadeau.